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La France annule le décret d’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso
Le gouvernement français a révoqué le décret d’extradition de François Compaoré, frère de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, accusé du meurtre du journaliste Norbert Zongo en 1998.
Cette décision fait suite à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du 7 septembre dernier, invoquant le risque de violation des droits fondamentaux de François Compaoré en cas de renvoi à Ouagadougou. La CEDH s’est basée sur l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant la torture, les peines, les traitements inhumains ou dégradants.
« Le contexte a changé », a relevé, lors d’une audience mercredi, le président de la chambre des extraditions de la cour d’appel de Paris, faisant allusion aux deux coups d’Etat successifs qu’a connus le pays en 2022. François Compaoré, influent durant les 27 années de présidence de son frère Blaise Compaoré, est poursuivi pour l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Lire aussi : [Bénin : l’avocat français Juan Branco présent à son procès au Bénin)>https://www.linvestigateur.info/?Shadrack-Houngnibo-l-avocat-francais-Juan-Branco-present-a-son-proces-au-Benin&var_mode=calcul]
Il avait été arrêté le 29 octobre 2017 à l’aéroport de Roissy en exécution d’un mandat d’arrêt international lancé par Ouagadougou. Son extradition avait été autorisée en 2020 par le gouvernement français. Le décret d’abrogation a été signé par la première ministre, Elisabeth Borne, le 13 décembre dernier. L’avocat de François Compaoré, Maître Pierre-Olivier Sur, souligne que le Burkina Faso ne garantit pas un procès équitable, citant l’abolition de la peine de mort spécifiquement pour cette affaire.
L’avocat de la famille Zongo, Me Propser Farama, estime que cela pourrait conduire à un jugement par contumace de François Compaoré, regrettant l’absence d’un procès complet pour révéler la vérité dans cette affaire. Il a fait savoir que la France avait la possibilité de demander un nouvel examen de l’affaire devant la Grande chambre de la CEDH. La décision d’annulation de l’extradition semble clôturer définitivement ce chapitre, laissant entrevoir un jugement sans la présence de l’accusé, a-t-il dit.
Bien qu’elles n’ont pas encore réagi, l’annulation du décret d’extradition de François Compaoré par la France ne sera pas appréciée par les autorités judiciaires du Burkina Faso, et peut-être aussi par les autorités de la transition. Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis l’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir.
Inter
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