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Justice : Pascaline Bongo devant la justice ce lundi pour corruption passive d'agent public étranger
Au tribunal de Paris, le verdict du procès de Pascaline Bongo, fille du défunt président gabonais Omar Bongo et sœur d’Ali Bongo, président déchu, est attendu ce lundi. Elle est accusée de corruption passive d’agent public étranger dans les années 2010 au Gabon.
Au terme du procès qui s’est tenu en janvier et février, le parquet a requis une peine de trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, ainsi qu’une amende de 150 000 euros. Les allégations portées contre Pascaline Bongo par le Parquet national financier (PNF) sont graves. Elle aurait été impliquée dans des manœuvres visant à favoriser la société française Egis Route dans l’obtention de marchés publics, en échange de rétro-commissions d’un montant de huit millions d’euros.
Cependant, Mme Bongo nie catégoriquement ces accusations. "C’était im-po-ssible, avec ou sans mon nom. C’était l’affaire personnelle du président (son frère Ali Bongo, ndlr), qui n’allait jamais prendre une entreprise française", a-t-elle dit au tribunal. Le parquet insiste sur le fait que même si les huit millions n’ont pas été perçus, cela ne disculpe pas Pascaline Bongo de l’accusation initiale de corruption.
Outre Pascaline Bongo, d’autres prévenus sont également concernés, notamment Egis Route, trois de ses anciens cadres supérieurs, l’homme d’affaires gabonais Franck Ping et l’avocate Danyèle Palazo-Gauthier et ex-conseil de Mme Bongo. Le parquet demande des peines allant de deux à trois ans de prison avec sursis, ainsi que des amendes de 50 000 à 150 000 euros pour les personnes physiques et 750 000 euros d’amende pour l’entreprise.
Les avocats de la défense plaident tous pour l’acquittement de leurs clients. Lors de son audition, Pascaline Bongo a tenté de minimiser son rôle, décrivant sa fonction de "Haute représentante personnelle du président de la République" comme honorifique, sans véritable pouvoir décisionnel. Elle n’était pas "un agent public étranger" à l’époque des faits.
Néanmoins, Pascaline a admis qu’elle touchait une rémunération pour cette fonction et avoir reçu un représentant d’Egis Route dans son bureau au Palais présidentiel de Libreville, fin novembre 2009. Elle a aussi reconnu avoir créé la société Sift, qui, selon elle, était une "coquille vide". Cette société aurait cependant conclu un partenariat avec Egis, au terme duquel elle pouvait prétendre à plus de cinq milliards de francs CFA (environ huit millions d’euros) si elle leur faisait attribuer le marché de consultant associé à la création de l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) du Gabon.
Au final, aucune somme n’a été versée à la société de Pascaline Bongo, ont rappelé les avocats des prévenus. Et Egis n’a finalement obtenu aucun marché routier au Gabon. Et Egis n’a finalement obtenu aucun marché routier au Gabon. Mais le procureur a déclaré : "Egis n’a pas contracté avec Sift mais avec Mme Bongo (...) Sift n’avait aucune logique économique sinon de dissimuler un pacte de corruption". Le tribunal décidera du sort de Pascaline Bongo et des autres prévenus dans cette affaire aux ramifications internationales.
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