Gambie : une recommandation du Collectif africain contre l'excision aux autorités
A Banjul, le projet de loi pour la légalisation de l’excision est dénoncé par le Collectif des femmes africaines contre l’excision et les violences liées aux traditions. Jeudi dernier, elles ont organisé, à Dakar, un rassemblement pour dénoncer la légalisation de la pratique.
Déposé en mars dernier à l’Assemblée nationale par un député pour examen, le texte prévoyant la légalisation de l’excision en Gambie alimente la polémique.
Cette proposition de texte du député est fermement rejetée par des Associations et notamment par le Collectif africain contre l’excision. « C’est un sentiment de peur qui nous habite parce que l’on se dit que, si on commence à perdre les acquis pour lesquels nos mamans se sont battues pendant plusieurs années, cela devient très dangereux pour nous », a indiqué, Mame Sira Konaté, secrétaire générale du Collectif, au micro de Rfi.
« Mais la première chose que l’on voudrait faire, ce serait de convaincre le président de la République gambienne, Monsieur Barrow, de faire retirer cette proposition de loi parce que dans un hémicycle où on ne compte que quatre femmes, évidemment, nous sommes conscientes du fait que si jamais cette proposition de loi est votée, elle sera adoptée », a-t-elle souligné.
Mame Sira Konaté a poursuivi : « Nous pensons aussi au Sénégal. La Gambie est bordée par le Sénégal et des familles sénégalaises pourraient aller en Gambie et faire exciser leurs filles. On fait appel à toutes les forces vives pour la défense des causes de la femme, à toutes les structures qui se battent contre les violences faites aux femmes et aux filles. »
Pour gagner la bataille en faisant reculer les députés, Mame Sira Konaté appelle, « à assiéger l’Assemblée gambienne contre les décisions criminelles à l’encontre de nos filles. »
Appelant à l’abolition des mutilations génitales féminines, elle a pour finir lancer un cri d’alarme à toutes les forces vives pour la défense des causes de la femme. « C’est aussi dire non, par des actes posés, à l’abrogation de la loi contre l’excision en Gambie. C’est également lancer une campagne de sensibilisation et préparer une caravane pour aller jusqu’en Gambie et, s’il le faut, faire un sitting », a-t-elle déclaré.
Société
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