L’ancien secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), Pascal Todjinou, a regretté que la marche des organisations syndicales contre la cherté de la vie ait été empêchée le samedi dernier à Cotonou.

Grande figure de la lutte syndicale au Bénin jusqu’en 2016, Pascal Todjinou ne comprend pas qu’on exige l’obtention d’une autorisation avant l’organisation d’une marche pacifique. "Je me sens particulièrement malheureux de vivre ce qui s’est passé le samedi dernier. J’ai fait 29 ans dans le syndicalisme et 23 ans dans la confédération. Chaque fois que nous voulons marcher, c’est sur simple déclaration. La marche est déclarative. En mon temps, ce n’est pas soumis à autorisation".

Il déplore l’arrestation des secrétaires généraux des organisations syndicales alors qu’il n’y a pas eu d’actes de vandalisme. Pascal Todjinou estime que les autorités devraient laisser les travailleurs s’exprimer à travers cette marche. Il invite les centrales et confédérations syndicales à refaire la déclaration pour organiser à nouveau la marche. "Nous devons tous chercher le vivre ensemble dans notre pays. Et chercher à voir un peu le côté vie chère également", a-t-il dit.

L’ancien secrétaire général de la CGTB a évoqué l’augmentation du prix des produits alimentaires, notamment le maïs et le gari. Il pense que ce qui ne va pas dans le pays doit être dénoncé. "Quand c’est mauvais, il faut dire à son ami que ce qui se passe est mauvais. Excellence Monsieur le Président de la République, c’est mauvais d’interdire les marches... Laissez les gens dire la vérité. Ça vous permet aussi de savoir que quelque chose ne va pas dans le pays", a-t-il déclaré au micro d’une chaîne de télévision.

Pascal Todjinou a conclu en laissant entendre que contraindre les travailleurs béninois au silence n’est pas une bonne idée car ils "sont des moteurs diesel" difficiles à arrêter lorsque ça démarre.