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Bénin : les fausses notes des 10 ans de la gouvernance sous l'ancien président Boni Yayi

L’investigateur 1er/03/2024 à 06:33

Boni Yayi, ancien Président de la République et désormais premier responsable du parti d’opposition Les Démocrates, tente vaille que vaille d’arborer sa nouvelle toge pour plaider en faveur d’une gouvernance alternative à celle de Patrice Talon, son ami et successeur. Mais son élan risque d’être freiné s’il ne l’est déjà, par le recours au rétroviseur, d’autant plus qu’on doit se rappeler le passif de sa gestion du pouvoir comme preuves qui annihilent sa lutte.

Président de parti depuis quelques mois, Boni Yayi n’hésite pas à envoyer des piques à l’actuel locataire du Palais de la Marina, Patrice Talon. La récente sortie du parti Les Démocrates à Missérété, l’occasion rêvée pour lancer des boutades à l’endroit de son successeur. L’actualité nationale en prime abord, avec la révision de la Constitution comme l’un des sujets importants. N°1 du parti d’opposition qui a pion sur rue au parlement, Boni Yayi en rajoute et dans la démesure, il franchit un palier de trop. Oubliant dans le feu de l’action, ses dix ans à la Marina.
Il est vrai que sur la touche on est meilleur, mais il n’en demeure pas moins que Boni Yayi ancien homme d’Etat, a suffisamment de la bouteille pour comprendre que les problèmes dénoncés par lui-même sous la rupture n’ont trouvé la panacée adéquate hier, sous la Refondation.

Lire aussi : Yayi à Talon  : « « Avec la bible que je lui ai donnée, nous allons prêcher la parole de Dieu à Tchaourou en 2026 »)>https://www.linvestigateur.info/?Yayi-a-Talon-Avec-la-bible-que-je-lui-ai-donnee-nous-allons-precher-la-parole&var_mode=calcul]

Entre autres, sa tentative controversée de révision de la Constitution, le traitement réservé à certains opposants politiques comme le cas des acteurs du G13, les nombreux scandales de corruption (NDLR CEN-SAD ; PPA2, Machines agricoles, le siège de l’Assemblée nationale ; la CCIB) ; et surtout la mauvaise qualité des infrastructures routières réalisées (Abomey-Calavi-Bohicon). Face à ces tristes souvenirs de sa propre gouvernance, il est légitime de s’interroger sur la crédibilité de Boni Yayi en tant que pourfendeur de l’injustice et de la mauvaise gouvernance.

Plus étonnant, dans son activisme politique depuis sa désignation en tant que président du parti Les Démocrates, l’ancien chef d’État formule des critiques sans proposer des solutions. S’il est vrai que Patrice Talon a besoin des avis de personnes extérieures à son système pour améliorer sa gestion, il est attendu d’une personnalité comme Boni Yayi, au vu de son expérience d’ancien président de la République, des critiques suivies de propositions concrètes et convaincantes. Cela lui donnerait plus de crédibilité, aux yeux des citoyens Béninois ayant encore en tête, les clichés de sa décennie de gouvernance. Dans le contexte actuel, son appel à une alternance politique, semble-t-il, est entravé par le poids de son propre passé politique. Alors, même s’il faut changer la lame, il est forclos aux yeux du citoyen lambda pour proposer une alternative.




 
 

 
 
 

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