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Chronique : le Mali aux maliens

L’investigateur 1er/04/2022 à 15:28


Par Romuald Boko

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. Tel est le message qu’a lancé le peuple malien au reste du continent depuis le coup d’état militaire et après la vaine tentative d’isolement du pays orchestrée par la France « chassée » qui instrumentalise les instances internationales. Les sanctions pleuvent mais le Malin résiste et reste uni.

Au plus près ou au plus juste, est-il tard encore aujourd’hui de reprendre la formule de Monroe qui clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains » et l’adapter à la politique de non-ingérence des Européens dans les affaires Africaines ? Évidemment !
Oui « l’Afrique aux Africains », et dans le contexte actuel de ce que nous pouvons appeler crise malienne, nous affirmons haut et fort « Le Mali aux Maliens ».

Mais ce qui explique la présence militaire au Mali et l’occupation malienne par les forces étrangères n’est ni le djihâdisme encore moins le terrorisme. C’est plutôt malheureusement les ressources minières du pays qui aiguisent l’appétit des occidentaux. Incroyable…
En effet, en plus de l’or, le potentiel du Mali réside également dans plusieurs ressources naturelles inexploitées comme la bauxite, le minerai de fer, les métaux de base et le phosphate etc…
Cet énorme potentiel minier du Mali fait de lui un grand pays où des enjeux de géopolitique, de géostratégie sont très développés et déclenchent subrepticement des rivalités à tout point de vue.
Et, il faut bien le savoir… Ce pays souverain et indépendant souffre de la richesse de son sous-sol que la France colonisatrice contrôle envers et contre les autorités du pays. C’est alors que la France, au nom d’une opération dite Serval, a débarqué sur le sol malien 4000 militaires français avec un budget d’1 milliard par jour en interdisant curieusement à l’armée malienne d’accéder à une partie de son territoire pourtant indépendant. Inimaginable !
Et pourtant ! Pourtant, l’opération serval avait trois objectifs clairement définis : détruire le terrorisme, restaurer l’intégrité du territoire malien et appliquer les résolutions des nations unies.
Mais une dizaine d’années après, le terrorisme localisé uniquement au nord du Mali a envahi 80% du territoire. Il faut être donc aveugle pour ne pas comprendre qu’il s’agit ni plus ni moins d’une tentative de couper le pays en deux, une sécession en douce.
D’ailleurs le premier ministre malien Choguel Kokala Maiga l’avait fortement dénoncé sans langue de bois. « On a besoin de rafraîchir un peu les mémoires des uns et des autres. la crise malienne est survenue en 2012, il a manqué un leadership éclairé et une maturité stratégique par rapport à notre outil de défense. Mais qui a détruit la Lybie pour répandre les armes partout ? Pour amener des mercenaires de Lybie ? Pour dire allez-y couper le Mali en deux. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est des responsables français. J’ai les noms et tout est documenté. La France a dit on va diviser le Mali. Passons sur ça ».
Voilà qui est clair.
Il est impératif que le peuple malien retrouve sa souveraineté afin que comme le résume fort bien P. Rosanvallon, « que la souveraineté du peuple ne soit pas abolie dans les procédures et les institutions censées l’accomplir ».
Alors à bas le néocolonialisme !
A bas l’ingérence militaire !
Gloire au peuple malien
Vive le Mali indépendant et souverain.




 
 

 
 
 

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